Médina, ville historique, traditionnelle, est une désignation plutôt récente. C’est avec la colonisation et la juxtaposition de villes nouvelles de type européen que ce nom a été adopté. Médina, en réalité, veut tout simplement dire “ville”, en langue arabe.

La Médina actuelle est donc le premier embryon, le cœur de Tunis. Non figée dans le temps, durant les siècles, elle s’est agrandie, diversifiée, transformée. Elle témoigne de la grandeur du pays et de sa riche et diversifiée histoire.

Voilà près de 1300 ans que ses remparts en protègent le patrimoine, les arts et les savoirs qu’elle abrites. Treize siècles qui ont vu la petite ville fortifiée tantôt subir, tantôt partager et parfois même dicter la réalité politique, culturelle, sociale et économique de tout un pays.

Le dédale de rue, de venelles et d’impasses peut, au premier abord, dérouter le non initié, mais qui, lorsqu’il aura appréhendé la Médina, se laissera, volontiers, perdre entre ses palais et demeures, ses monuments historiques, mosquées, médersas, zaouïas, tourbas, ses souks et ses portes. En effet, son plan urbain, qui peut, au premier regard, sembler anarchique, est, à y regarder de plus près, aussi ordonné et codifié que les gestes d’un des maîtres artisans, qu’on peut y croiser. On y distingue clairement, la Médina centrale, à l’intérieur des anciens premiers remparts et ses faubourgs, entre les premiers et seconds remparts dont ne subsiste aujourd’hui qu’un tout petit pan.

La Médina est un organisme vivant. Elle respire, elle voit et elle vit. Pendant plus d’un millénaire, elle a continué à croître et à rayonner. Puis, comme tout être vivant, à l’âge mûr, elle a commencé à décliner. Mais voilà qu’aujourd’hui, ses enfants insufflent en elle une jeunesse, parfois nouvelle, parfois retrouvée. Une jeunesse qui fait de nouveau battre son cœur et la vêt de ses plus beaux apparats. C’est dans cette dynamique, que Mdinti est né.